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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 22:30

Quelques lectures


“Les étapes majeures de l’enfance” Françoise Dolto

“Points forts, de la naissance à 3 ans” T.Berry Brazelton tome 1

“L’hygiène naturelle de l’enfant, la vie sans couche” Sandrine Monrocher-Zaffarano


Selon F.Dolto la propreté vient toute seule à la condition que le système nerveux central soit totalement achevé. L’âge de la continence diurne se situe donc vers dix-neuf, vingt mois pour les filles, vers vingt-quatre mois pour les garçons. Trois mois plus tard on observe la continence d’urine nocturne.


Elle distingue la notion de propreté et de continence. Tous les animaux sont continents, le petit d’homme y compris. Il doit simplement apprendre où il doit déposer ses excréments.


L’enfant a la notion de bien et de mal très vite. Ces notions sont associées au vocabulaire utilisé pour qualifier des choses par l’adulte. Lorsque l’adulte utilise l’expression “c’est caca” pour qualifier une chose, l’enfant associe le caca à quelque chose de mal, de sale, de laid.

Or, ce qui est laid ou sale n’est pas mal, ce n’est juste pas ordinaire mais aucunement nuisible aux autres ou à soi-même. C’est là une déformation du sens moral qui prend source dans l’éducation du tout petit.


Contre le dressage à la propreté.


Névrose, trouble du caractère à l’âge adulte ont là leur origine.

L’adulte attire l’attention de l’enfant sur l’anus et le méat urinaire et leur donne une valeur esthétique et moral de beau, bien si l’enfant ne se salit pas et de mal si ce n’est pas le cas. Ces régions deviennent source d’agrément ou de désagrément.


Ne jamais dire à un enfant que c’est sale quand il aura fait caca dans sa couche. Il a fait pipi ou il a fait caca sont des remarques suffisantes.

On ne parle de l’odeur que lorsque l’enfant y fait allusion. Pas de jugement de valeur, on explique à l’enfant que cela ne sert plus à rien et c’est pour cela qu’on jette les excréments et non pas parce que c’est laid.


Le travail musculaire


Vers dix-huit mois l’enfant maîtrise ses muscles volontaires. Il peur monter et descendre un escalier de cinq marches seul. Il transporte des objets, il lance un ballon avec le pied ou jette une pierre avec une main dans une direction, mesure l’élan avec lequel il pousse sa voiture, ouvre et ferme une boîte, boutonne et déboutonne, plie un objet... tout un tas d’activités qui nécessitent une coordination des gestes, de l’équilibre, de la force, de l’orientation. C’est une éducation suivie par l’adulte avec attention, conseils et estime quand l’enfant réussi. C’est là, un apprentissage de maîtrise de son corps qui est utile pour l’acquisition de la propreté sans recourir au dressage.

L’enfant n’est pas là pour faire plaisir à l’adulte. On mange, on grandit, on maîtrise son corps pour le plaisir de conquête personnelle.


On croit donner des bonnes habitudes en oubliant qu’il est nécessaire que les références nerveuses qui permettent de percevoir les besoins d’évacuation ne sont pas prêtes.


Humaniser sa relation à l’enfant


L’enfant soumis à ce dressage à la propreté doit se révolter et s’opposer à cette volonté de l’adulte sous peine de ne jamais pouvoir exprimer ses désirs déjà culpabilisés et non distingués des besoins excrémentiels.

Il en va de sa santé psychique.

L’attitude de l’adulte qui veut dresser ainsi son enfant est perverse même si elle s’inscrit dans une éducation transmise de mère en fille. L’état de bébé est réduit au désir de l’adulte qui le traite comme un objet et lui dénie son statut d’homme ou de femme.


L’enfant doit pouvoir exprimer par des paroles ses besoins pour être libre de son corps.


C’est l’apparition de ses désirs, de ses activités personnelles, de ses initiatives qui doivent être entourés de paroles gaies et joyeuses plutôt que la régulation des besoins d’un enfant qui doit obéir. Ainsi se structure l’être humain.


Initier au moins une demi heure par jour l’enfant à partir de dix-huit, vingt mois, au toucher de tous les objets qui l’intéressent en lui montrant les manipulations sécurisées de tous les objets usuels qui sont au foyer. 

L’adresse corporelle, l’intérêt aux jeux, la parole advenue l’enfant aura envie de s’identifier au comportement de l’adulte. C’est alors qu’on pourra lui apprendre à faire ses besoins dans le pot de chambre placé aux toilettes, sans l’y obliger. Il est félicité s’il fait dans le pot, consolé quand il n’y arrive pas encore.


F.Dolto préconise des prématernelles quand la fréquentation sociale devient nécessaire avec d’autres enfants où l’aspect ludique, moteur et le vocabulaire seraient privilégiés. Cet espace pourrait être ouvert aux parents ou à un membre de la famille pour vivre au milieu des enfants.


Pour conclure sur les propos de F. Dolto, seuls les parents qui respectent  soutiennent socialement et pécuniairement les désirs de leur enfant ont une éducation intelligente. En retour, les enfants se sentent en confiance et respectés dans leur accès à l’autonomie.



T.Berry Brazelton évoque la pression à la propreté sur les parents qui vont être alors juger de bons ou mauvais éducateurs en fonction de la précocité de leur enfant. Il rejoint le point de vue de F.Dolto qui rend à l’enfant le droit de prendre ses propres décisions, en dépit de ce modèle de dressage transmis par la génération précédente et qui fait autorité dans les esprits.

L’affirmation de son indépendance à partir d’un an pose problème à l’enfant qui se heurte à ses parents dans une lutte pour le pouvoir. L’échec est assuré.

Les conflits entraînent parfois des pathologies.

Il faut parfois remédier à d’importants problèmes de constipation pour lesquels un laxatif doux et une pression relâchée sont nécessaires.

Des fuites d’urine peuvent être dûes au stress. Tout examen médical est vécu alors de façon intrusive et stressante par l’enfant.

La pression à la propreté de la part des parents est infondée puisqu’elle adviendra. La volonté de contrôle des parents ne peut engendrer que des problèmes qui très vite peuvent dégénérer.

L’énurésie est un problème culpabilisant à la fois pour les parents et l’enfant qui subit les remarques de ses camarades. Son origine peut se situer dans une immaturité de contrôle de la vessie ou du sommeil qui doit permettre à l’enfant de se réveiller avant de se mouiller. Il faut permettre à l’enfant de développer son propre rythme en lui laissant le temps.

Des problèmes urinaires peuvent venir de la vessie ou des reins. Une visite chez le médecin s’impose.


L’hygiène naturelle de l’enfant

L’hygiène naturelle de l’enfant est une tentative d’acquisition de la propreté dès la naissance jusqu’à dix-huit mois. 

Les défenseurs de cette attitude considèrent que l’enfant est capable de ressentir ses besoins, c’est à dire retenir ou relâcher ses mictions. Des signes d’appel sont à détecter suivis de la mise sur le pot. Ainsi, l’enfant ne subit pas le désagrément des fesses souillées ce qui accroît son bien-être.


Afin de répondre à leurs détracteurs, l’acquisition de la propreté dans ces conditions serait une attitude plus à l’écoute des besoins de l’enfant. Le bébé doit être encouragé, jamais puni. Evidemment, la fréquence des besoins d’uriner de l’enfant au tout début de la vie ne permet pas une propreté rapide. Aux parents de persévérer ou non.

L’identification des signaux lancés par l’enfant ne sont pas évident. Il faut apprendre à communiquer avec son enfant pour comprendre ses demandes. On admet qu’il y aura des ratés.

Tarder dans l’apprentissage de la propreté c’est devoir ensuite réapprendre à écouter les signaux de son corps pour l’enfant.

On peut qualifier cette attitude de hautement intrusive dans la vie et le ressenti de l’enfant, car l’interprétation peut être erronée mais en plus toujours orientée sur la propreté.

Il s’agit beaucoup d’intuition. On associe alors le langage des signes lorsqu’il n’y a pas encore la parole, à l’action pour être parfaitement d’accord sur l’intention.

Il faut évidemment soutenir le bébé jusqu’à ce qu’il puisse seul aller sur son pot.


Finalement...

C’est dans un souci d’accueillir notre enfant dans les meilleures conditions possibles que je me suis intéressée à l’acquisition de la propreté qui fait tant débat et qui semble être un révélateur de réussite ou non dans la communication avec son enfant. 

Au-delà de cet aspect purement culturel, déterminer la meilleure attitude qu’il soit possible revient à se stresser par rapport à ce moment dans la vie de l’enfant et donc certainement à trop se focaliser dessus. Certainement, des réussites d’acquisition précoce de la propreté ont été observé grâce à la pratique de l’hygiène naturelle de l’enfant. De même, laisser à l’enfant le temps et le droit de pouvoir exprimer son désir de faire dans le pot a permis d’éviter bien du stress inutile.

On ne peut par ailleurs associer l’hygiène naturelle a des arguments écologiques pour insister sur son bien fondé.

Il doit être de l’acquisition de la propreté comme de l’acquisition du langage ou de toutes autres acquisitions importantes un point essentiel qui est le respect de l’intégrité physique et psychique de son enfant qui se construit dans l’échange et l’écoute bienveillante par l’adulte, en excluant une attitude dictée par une pression de l’environnement.

Je serais heureuse de voir mon enfant développer des compétences motrices et créatives, prendre des initiatives, aller vers les autres pour communiquer, même s’il doit porter des couches jusqu’à trois ans. Est-ce incompatible ?

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commentaires

L
Je suis nourrice et très surprise de voir que ma fille a été propre si tôt! Avec son papa, nous avons juste réussit à déceler les signes et les demandes plus ou moins discrètes de Lou...Il faut dire que de 0 à 3 mois, elle avait régulièrement mal au ventre, ce qui est plutôt fréquent chez les nourissons, et son papa la massait beaucoup pour la soulager.Du coup, elle faisait dans un gant plutôt que dans sa couche...Cela explique sans doute sa prise de conscience de ses sphincters!Je te remercie de ton commentaire interessant et de cet article et espère de nouveaux échanges d'ici peu, bisous, Claire
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L
Merci pour ton gentil mot sur mon blog, je suis propre depuis mes six mois, je ne sais pas trop comment ça se fait (mes parents sont les plus étonnés!), je sais juste que je n'aime pas du tout être souillée...
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L
Merci pour ton gentil mot sur mon blog,
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G
J'ai été fascinée, lorsque j'ai découvert l'existence de l'HNI et j'ai dévoré le livre "sans couches, c'est la liberté".<br /> J'espère avoir un jour un enfant... et pratiquer avec lui l'HNI, sans stress, sans pressions... qui sait?
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