Ce n'est pas facile de choisir des extraits d'un texte sans risquer de trahir les intentions de l'auteur en général. Voici cependant, un extrait du livre de Jean Liedloff que j'ai déjà eu l'occasion de citer.
L’auteure développe la notion de «sociabilité innée» , notion qui s’oppose à celle qui veut que l’enfant n’est pas fondamentalement sociable et nécessite une éducation ou plus précisément un façonnage ou un modelage.
Dans le premier cas : « Les soins, tout comme l’assistance, sont prodigués uniquement sur demande. La nourriture pour nourrir son corps et les câlins pour nourrir son esprit ne sont ni proposés ni refusés mais toujours tout naturellement disponibles, avec beaucoup de simplicité et de grâce. Par-dessus tout, l’enfant est respecté et considéré comme bon à tout point de vue. Il n’y a pas d’enfants «méchants» ni «gentils». D’ailleurs, ces concepts n’existent pas. l’enfant est automatiquement sociable.
Ses actes sont acceptés comme étant ceux d’une créature de bonne nature. Cette hypothèse de bonne nature ou de sociabilité, caractéristique innée de la nature humaine, détermine l’attitude du Yékwana envers les autres, peu importe leur âge. C’est aussi la pierre angulaire sur laquelle repose le développement de l’enfant, encouragé par ses proches.» p.126
Dans le deuxième cas, « Lorsqu’un aîné mène ou guide un plus jeune, il interfère dans son développement puisqu’il lui fait abandonner une voie naturelle et optimale au profit d’une autre qui l’est moins. L’hypothèse de la sociabilité innée est aux antipodes de la croyance civilisée pratiquement universelle selon laquelle les impulsions d’un enfant doivent être modelées pour le sociabiliser. Chacun y va de sa propre imagination : raisonnement, menace physique ou verbale, insulte...» p.126 - 127
« Or, c’est seulement en partant de ce principe ( sociabilité innée) et de ses conséquences que nous pourrons comprendre l’infranchissable fossé entre d’une part, leur étrange comportement duquel découle un degré élevé de bien-être et d’autre part, nos calculs prudents qui entraînent un degré de bien-être bien inférieur.» p.127
Toute guidance que l’enfant n’a pas demandé ne lui apporte rien de positif. « Le tribu payé par un enfant poussé dans la direction désignée comme la meilleure par ses parents est très lourd et se ressent sur sa personnalité tout entière. Son bien-être en sera directement affecté. Ses aînés exercent une grande influence sur ses choix ou son comportement par ce qu’ils semblent attendre de lui. Mais ils ne peuvent rien lui apporter de plus en substituant leurs objectifs aux siens ou en lui «disant ce qu’il doit faire». p. 127
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Cette adresse permet d’accéder à l’album photo de Jean Liedloff, l’auteure du concept du continuum. Les images accompagnent le texte de façon extrèmement complémentaire.